De l’anglicanisme au cardinalat : John Henry Newman
Au XIXe siècle, un jeune mouvement tente de revivifier la religion anglicane, réduite à un culte austère, sans âme, se bornant le dimanche à une prédication éculée et à une récitation formaliste des psaumes. Un jeune étudiant d’Oxford, alors âgé de 23 ans, entré dans les ordres en 1834, se retrouve curé quatre ans plus tard de l’église anglicane de l’Université. C’est John Henry Newman, fils d’un financier londonien, et déjà connu lorsque, dès 1833, il multiplie ses écrits, alertes et hardis, qui sont comme des cris d’alarme inspirés par sa foi attentive à l’histoire de l’évolution du christianisme. Newman revendique l’indépendance de sa religion face à l'État britannique, sous la forme de « tracts », rejoignant ainsi le Mouvement d’Oxford dit « tractarien ». Précurseur du tournant herméneutique de la théologie, son travail cherche déjà à déchiffrer le sens des énoncés de la foi dans leur forme scripturaire, en tenant compte de l’expérience historique et culturelle de son temps.