Vie domestique et familiale au temps de Jésus - Quelques aspects
Entrons. La maison, modeste, en briques crues ou cuites, dispose d’une pièce centrale et de pièces annexes où sont entreposées des jarres et du blé. Au milieu de la cour, entourée de chambres obscures éclairées par des chandeliers et des lampes à huile, une citerne sert aux ablutions.
Le toit fait de branchages et d’argile est utilisé comme terrasse, où l’on dort, où l’on cause, où l’on prie.
Le sol est en terre battue. Le mobilier est rudimentaire : une table, des chaises, des divans sur lesquels on s’étend pour manger. Les ustensiles de la cuisine, autour du four à pain, sont en terre cuite ou en cuivre.
L’alimentation se compose de laitages et de produits de la pêche. Le pain est fabriqué avec de la farine d’orge et du levain pour faire monter la pâte. Cuit sur une plaque de four on lui donne une forme ronde. Il n’est pas coupé mais toujours rompu, en signe de partage.
La viande, rôtie, est réservée aux fêtes, surtout l’agneau, tout comme le vin, qui est filtré et coupé d’eau. Le porc, le chameau, les coquillages, les insectes à l’exception des sauterelles, sont proscrits. Toute viande provient d’un animal égorgé, saigné, jamais offerte aux idoles : elle rendrait même impur celui qui la consomme.
L’hygiène est rudimentaire. On se lave à la source ; celles-ci sont nombreuses, ainsi que les piscines dans les villes. Les ablutions rituelles relèvent d’une mentalité héritée des Perses qui attribuaient à l’eau une vertu curative et anti-démoniaque. On se purifie donc avant d’entrer au Temple, ou à la synagogue.
La famille ? L’enfant reçoit son nom au huitième jour, puis il est circoncis. À l’âge de cinq ans il se rend à l’école de la synagogue. Tout l’enseignement est puisé dans la Bible, qu’il s’agisse de géographie, de grammaire ou d’histoire. L’enfant apprend aussi l’hébreu biblique, en chantant. Vers l’âge de dix ans il quitte l’école pour s’initier au métier de son père, qui prend en charge son éducation. À treize ans et un jour, l’enfant mâle devient « fils du commandement », c’est-à-dire bar-mitzvah (bat-mitzvah, chez les filles, à l’âge de douze ans). Dès lors il est tenu d’observer la Loi, les prières, les jeûnes.
La femme ? En vue du mariage elle est recherchée dans la proche parenté, sans aller jusqu’à l’inceste (cf Gn 24, Lv 18, 6 etc.). L’âge minimum du mariage est fixé à douze ans pour les filles et à treize pour les garçons. Les parents négocient le mariage, qui est affaire civile. On le célèbre de préférence après les récoltes. Les réjouissances peuvent durer sept jours.
En cas de veuvage, la veuve vit au sein de la famille de son mari. Sans enfant elle peut avoir recours à la pratique du lévirat, qui autorise l’aîné des frères de son mari, à lui susciter une descendance pour perpétuer le nom du défunt.
Gérard Leroy
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Sources majeures : Jacques Briend et Michel Quesnel, La Vie quotidienne aux temps bibliques, éd. Bayard ; Mélanges offerts au Pr Charles Perrot, Nourriture et repas dans les milieux juifs et chrétiens de l'antiquité, éd. du Cerf ; R. de Vaux, Les Institutions de l'Ancien Testament, éd. du Cerf.