Les enfants d’Abraham en route pour un œcuménisme pèlerin

Jérusalem sera toujours le symbole de la tension entre la cité terrestre, faite de main d’homme, et la cité céleste, qui advient d’en haut. Promesse de l’unité à venir de tous les enfants d’Abraham, elle est, aujourd’hui, au cœur d’une tension féconde entre l’Orient et l’Occident. Mais en observant tous ces regards des enfants d’Abraham se tourner vers la ville sainte, on est tenté de parler d’un « œcuménisme pèlerin ».

Suite à sa destruction par les Mèdes en 586 BC, puis une seconde fois par le Romain Titus en 70 AC, Jérusalem a revêtu une importance symbolique décisive. Les Judéens envoyés en exil cultivaient la nostalgie du retour. À Babylone, convaincus par le prêche du prophète Ézéchiel, la diaspora accorda à la Jérusalem d’en-haut plus d’importance qu’à la Jérusalem d’en-bas, toujours fragile et exposée aux invasions meurtrières. La Jérusalem terrestre préfigure la Jérusalem céleste, où Dieu sera tout en tous. Les pierres sacrées de la vieille ville renvoient à cette Jérusalem d’en-haut qui sera faite de pierres vivantes.

Aujourd’hui, les Juifs du monde entier vénèrent le mur occidental. Les travaux commandés par Salomon exigeaient une main-d’œuvre considérable d’esclaves d’Éçyôn Gébèr, près de la Mer Rouge, associés aux esclaves de Tyr (1 R 9, 27). Dans tout Israël (1 R 5, 27) Salomon leva 30000 ouvriers, dont 10000 allaient à tour de rôle au Liban chercher le bois que coupaient les bûcherons du roi de Tyr (1 R 5, 20-28).

Le Temple détruit par Nabuchodonosor, au début du sixième siècle avant notre ère, fut reconstruit au retour d’exil, à la fin de ce VIe siècle. Dans la symbolique du judaïsme Jérusalem a toute son importance. Elle est la Cité de Dieu, comme l’a vue saint Augustin, la Montagne sainte. Son Temple cimente la communauté juive.

Jérusalem est au cœur de la Terre sainte qu’a foulée Jésus de Nazareth ; c’est là que se situe son tombeau, vide depuis sa Résurrection qui atteste l’irruption de l’inconditionné divin dans l’histoire, de l’inconditionné dans le conditionné humain. C’est là que naquit la première communauté chrétienne. 

Jérusalem joue encore un rôle essentiel dans le symbolisme de l’islam. Au temps de la dynastie des Omeyyades elle est la troisième des villes saintes, après La Mecque et Médine. Les califes omeyyades y construisirent le Dôme du Rocher en 691, d’où l’on fait partir le voyage nocturne du Prophète, et c’est là qu’a été construite, au début du VIIIe siècle, la Mosquée Al-Aqsa, qu’évoque la Sourate 17. 

Chacune des trois religions monothéistes fut au cœur d’une intense production symbolique, traduite aussi bien dans les Écritures que dans les pierres ou dans les rites, dans tout ce qui renvoie à l’Absolu d’un Dieu unique.

Par vocation, Jérusalem est une ville œcuménique, capitale spirituelle et charnelle des résidents juifs, chrétiens, et musulmans. Elle est la ville de leur père et le pôle d’attraction des pèlerins du monde entier. Elle ne sera jamais une capitale parmi d’autres, comme les autres. À cause même de la mémoire transmise par la cohorte des croyants, Jérusalem est condamnée au partage et à la cohabitation.

Jérusalem n’appartient à aucun peuple, aussi millénaire soit-il. En revanche, tous les peuples appartiennent à Jérusalem.

Gérard Leroy

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