Des terres et des hommes…

Des terres pétries d’histoires tissées de larmes et d’espérance, de labeurs, de rires et de conquêtes… Des hommes… ils portent les rides de siècles d’espérances, de rêves et de recherches ; burinés par les déconvenues et les émerveillements ; des visages de « vivants »…

Aller à leur rencontre c’est dévoiler les facettes inconnues ou enfouies de notre propre existence : nous sommes tous les enfants de ces terres lointaines qui sont le terroir de notre humanité ; nous sommes les fils de ces hommes et de ces femmes : leur passé est notre devenir.

Les terres ne sont jamais « saintes » en elles-mêmes ! Elles le sont par l’expérience vécue d’hommes et de femmes qui s’y sont attachés. Les pèlerins d’aujourd’hui sont les héritiers des pèlerins d’hier et, se faisant contemporains de leur vécu, deviennent des relais pour les pèlerins de demain et des passeurs de sens. Ils rendent ainsi ces terres saintes à elles-mêmes : par le pèlerinage, ces terres seront encore et toujours des « terres de sens ».

Depuis plus de quarante ans je connais la grâce de cette découverte, de la partager et de la faire vivre aux pèlerins que j’accompagne ou guide sur ces terres d’histoire et lourdes d’humanité. Je peux témoigner qu’on ne peut sortir indemne de ces parcours qui, quelle que soit la destination, deviennent pèlerinage en creusant en nous la passion de connaître, la soif de découvrir l’Ailleurs, l’Autrement. On est altéré par l’Autre dont les traces se livrent lorsque nous sortons de nous-mêmes.

Le pèlerin est l’antithèse de l’escargot qui porte partout sa demeure sur son dos : homme de l’exode pour aller vers une terre promise.

Des années d’émotion toujours nouvelles et d’impressions bouleversantes. Des centaines de rencontres certes passagères mais, en cela même, devenues marquantes : chaque groupe est une aventure construite ensemble. Des années de plaisir intense de partager ma passion de faire aimer ces terres de sens et, invitant à entrer dans leurs secrets, de renouveler chaque fois ma conviction que les chemins des découvertes n’existent qu’à être parcourus : pèlerin grâce aux pèlerins en quelque sorte.