Le sens du pèlerinage

Le pèlerinage, un acte humain

Avant même d'être un acte religieux, le pèlerinage est par essence un acte humain. Être en mouvement, être à la recherche du sens, l'homme cherche et trouve des repères : le lieu de sa naissance, sa famille, sa patrie ou sa région. Vivant en société, l'homme vit selon un ensemble de repères sociaux qui orientent sa conduite et celle du groupe humain auquel il s'identifie. L'homme trouve alors d'autres repères que ceux de son enracinement personnel : telle ou telle idée, tel maître ou chef, un lieu particulièrement évocateur parce qu'il est aux racines : lieu de fondation de sa communauté, lieu de mémoire d'un événement majeur...

Conduit à se déplacer extérieurement et intérieurement, à grandir en quittant un certain nombre de ses repères, l'homme va trouver dans le pèlerinage un moyen idéal pour retrouver ses racines. La visite de parents éloignés, le retour dans sa patrie, le fait d'aller de temps à autre sur la tombe de ses ancêtres constituent déjà en eux-mêmes un pèlerinage. La visite d'un lieu marquant de sa vie personnelle ou de la vie de la société à laquelle on s'identifie constitue elle aussi un pèlerinage. Le plus souvent, on n'ira pas seul en pèlerinage mais on ira avec des parents, des êtres auxquels on veut témoigner de son enracinement et leur transmettre un héritage personnel ou social.

Des lieux qui constituent pour beaucoup un repère deviennent alors des lieux de pèlerinage sans pour autant revêtir un sens proprement religieux. Sans remonter aux temps les plus anciens, il suffit de penser au pèlerinage d'une famille dans son pays d'origine.

Le pèlerinage, un acte religieux

Toutes les traditions religieuses ont donné une place importante au pèlerinage. En Inde, évoquons les millions d'hindous qui convergent vers le nord du pays pour prendre part au Ardh Kumbh Mela, pèlerinage de 45 jours qui permet aux fidèles de laver leurs péchés dans les eaux du Gange. Dans le bouddhisme, on peut citer la colonne commémorative dressée à Lumbini. Le roi Asoka signale son passage dans ce "jardin" du Téraï népalais pour vénérer le lieu de naissance du Bouddha. La tradition des pèlerinages chez les bouddhistes est étroitement associée à l'errance, au samsâra, à la transmigration et au cycle infini et douloureux des renaissances dont on veut sortir.

L’Égypte pharaonique garde bien présente la trace de pèlerinages. Il suffit de penser au sanctuaire d'Abydos qui fut un centre de pèlerinage où pharaons et plébéiens adoraient Osiris, le dieu de la végétation et de l’agriculture progressivement devenu le dieu des morts et de l'éternité. Mais le développement du monothéisme, notamment avec la tradition biblique, donne au pèlerinage un développement et un sens profondément renouvelés.

Dans l’histoire du peuple d’Israël, on vient de toutes parts vers les principaux sanctuaires pour certaines fêtes liturgiques : Pâques, la Fête des Semaines ou Pentecôte et la Fête des Tentes. La Bible évoque différents lieux de pèlerinage pour Israël : Béershéva, Béthel, Hébron, Mambré, Sichem, Silo. Avec la construction du Temple de Jérusalem par Salomon, la Ville sainte devient progressivement le lieu où se rassemblent toutes les tribus du Peuple de Dieu. Le peuple en exil à Babylone fait ensuite mémoire de Jérusalem, capitale spirituelle qui reste présente dans le cœur des Juifs dispersés :

Au bord des fleuves de Babylone,
nous étions assis et nous pleurions
faisant mémoire de Sion

Psaume 136, 1

Après le retour d'exil, le peuple juif trouve sa joie dans la reconstruction du Temple. Mais nombre d'exilés resteront sur les terres qui les ont accueillis. De près ou de loin, avant et après la destruction du second Temple, le peuple de Dieu monte à Jérusalem pour les grandes fêtes. Les psaumes appelés Cantiques des Montées (Psaumes 120 à 134) témoignent de l'ardeur et du dynamisme spirituel du croyant en chemin vers la Ville sainte. Ils évoquent aussi la joie du pèlerin qui parvient aux portes de Jérusalem :

Quelle joie quand on m'a dit :
Allons à la maison du Seigneur !
Voici que nos pas s'arrêtent
devant tes portes, Jérusalem

Psaume 121, 1-2

La spécificité du pèlerinage chrétien

Fidèle aux traditions de son Peuple, Jésus se rend en pèlerinage à Jérusalem à l'occasion des grandes fêtes. L'évangéliste Luc raconte un épisode dans lequel Jésus, dès l'âge de douze ans, échappe à la vigilance de ses parents au cours d'un pèlerinage. Ils le retrouvent finalement dans le Temple, avec les docteurs de la Loi (cf. Luc 2, 41-50).

Dans l'enseignement du Christ, bien des éléments montrent un changement radical. Il n'est pas venu pour abolir la Loi, mais pour l'accomplir. En cet accomplissement, il n'y a plus de temple fait de main d'homme qui tienne. Jésus Lui-même est le Temple de Dieu et l'adoration n'est plus liée à un lieu mais à une personne :

L'heure vient, et c'est maintenant
où les véritables adorateurs
adoreront le Père en esprit et en vérité,
car tels sont les adorateurs que recherche le Père.
Dieu est esprit,
et ceux qui adorent,
c'est en esprit et en vérité qu'ils doivent adorer.

Jean 4, 23-24

Consciente de cette radicale nouveauté, l'Église tente de siècle en siècle d'être fidèle au message du Christ. Le pèlerinage n'est plus un acte cultuel destiné à rendre un sacrifice à Dieu, Jésus ayant accompli en sa Personne l'unique don capable d'apporter le salut au monde. Le pèlerinage garde pourtant une place de choix, manifestant le désir du croyant de se mettre en route vers Dieu, d'imiter le Christ dans son mouvement vers le Père, d'écouter l'Esprit au cours d'une démarche de retraite, de sortie de soi et d'oubli des préoccupations quotidiennes.

Très tôt dans la tradition chrétienne, on trouve des traces émouvantes de pèlerinages vers les lieux saints. Mais c'est au Moyen Âge que le pèlerinage chrétien prend tout son essor. Jérusalem, Rome et Saint-Jacques-de-Compostelle sont les principaux centres de pèlerinage mais de très nombreux de sanctuaires, ne serait-ce que par leur localisation sur de grandes routes fréquentées par les pèlerins, accueillent des multitudes de chercheurs de Dieu, ainsi que des brigands attirés par ces masses. On se met en route pour prier pour soi et pour les siens. On est parfois envoyé en délégation par une ville ou une corporation qui charge le pèlerin de ses intentions.

Terre Entière privilégie les hauts lieux de la tradition chrétienne et les destinations dans lesquelles il est possible de vivre un itinéraire spirituel de qualité. En revanche, les sanctuaires non reconnus par l’Église ou pour lesquels celle-ci invite les fidèles à attendre un discernement sérieux ne sont pas proposés dans nos catalogues.

Le rôle d'une agence de voyages spécialisée

En raison de toutes les spécificités du pèlerinage chrétien, seule une agence spécialisée est à même de construire le projet, d'intégrer toute la dimension spirituelle du voyage tout en étant extrêmement responsable et professionnelle dans les aspects les plus concrets d'organisation, de confort et de sécurité. D'autre part, plusieurs des destinations majeures du pèlerinage chrétien (notamment la Terre sainte) sont sujettes à des vicissitudes qui peuvent, d'un jour à l'autre, rendre délicate la situation sur le terrain. Consciente de tous ces aspects et de la complexité que peut revêtir l'organisation d'un pèlerinage, Terre Entière s'appuie sur une longue expérience de plusieurs années, et sur des correspondants éprouvés, et choisis pour la rigueur et le sérieux de leur travail.

Notre Service Clients voyages culturels est à votre écoute au 01 45 61 90 90 – info@intermedes.com