Jean Bosco : un éducateur, un fondateur, un saint à découvrir

Découvrez cette chronique rédigée par le prêtre salésien Pierre Chopin, accompagnateur de notre pèlerinage en Italie sur les pas de Don Bosco.

Jean Bosco est né en 1815, à 27 km de Turin, à Murialdo au hameau des Becchi. Issu d'une modeste famille paysanne, il perd son père quand il avait deux ans. Élevé par sa mère, Maman Marguerite, il se sent appelé, tout jeune, à consacrer sa vie aux enfants et aux adolescents, qu’il entrevoit dans son rêve des 9 ans. « Je m’approcherai des enfants, je les rassemblerai, je les aimerai à travers mes paroles, mais aussi par mes conseils »… Et cette autre parole entendue dans ce fameux rêve des 9 ans devant le spectacle d’enfants en train de se battre et qu’il voulait séparer à coups de poings: « de la douceur, tu gagneras ainsi leur amitié ».

Pour parvenir à réaliser son rêve, il doit étudier dans des conditions difficiles. C’est un rude parcours qu’il entreprend, au cours duquel il lui faudra faire tous les métiers pour trouver l’argent nécessaire : garçon de ferme, garçon de café, cordonnier, menuisier, acrobate, saltimbanque, etc.. . Son courage, sa détermination, sa ténacité sortiront de ces épreuves de jeunesse. Et en 1841 il est ordonné prêtre.

Barthélemy Garelli

Alors qu’il était sur le point de célébrer la messe, le 8 décembre 1841, fête de l’immaculée conception, la rencontre étonnante de Barthélemy Garelli, 14ans, un gamin des rues, réfugié dans l’église pour se réchauffer, lui fait découvrir tant la misère physique que morale des jeunes, errant dans les faubourgs de Turin à la recherche des petits boulots, la grande ville industrielle du Piémont en pleine expansion. C’est dans cette période de la révolution industrielle : industries naissantes, chantiers de construction, révolutions sociales contre des pouvoirs centraux et dirigistes, aspirations des italiens à l’unité de l’Italie, exode rural des jeunes fuyant les campagnes, qu’est née l’histoire de Don Bosco à partir de ce premier accueil celui de Barthélémy Garelli, un 8 décembre.

Le Valdocco

Ainsi, avec l’aide de ce jeune qu’il invite à revenir, il parvient à rassembler nombre d'entre eux et fonde un premier centre d’accueil des jeunes dans le quartier du Valdocco, à la fois lieu de loisirs et d'évangélisation : l'Oratoire Saint-François-de-Sales. Bientôt il devra assurer le gîte et le couvert pour les jeunes apprentis qui travaillent dans les chantiers de la capitale du Piémont. L’oratoire est une sorte de foyer dont les activités vont sans cesse s'élargir : cours du soir en 1844, un foyer d'apprentis en 1847, une école secondaire et des camps de vacances en 1848 et une collection de revues catholiques dont le tirage atteignit 18 000 copies, chiffre énorme pour l'époque.

Ensemble ils vivent une démarche éducative originale basée sur la confiance, une bienveillance réciproque, qualifiée par Don Bosco de « préventive ». Raison, religion, affection sont ces 3 mots préférés de Don Bosco, pour assurer l’éducation des jeunes. Aujourd’hui on dirait : la tête, le cœur, et ta foi et les valeurs. Don Bosco est à l'origine d'un "système" éducatif appelé "préventif". Pour les jeunes, don Bosco se fait bâtisseur, auteur de livres scolaires, éditeur de brochures, et promoteur des missions sur les différents continents surtout en Amérique du Sud.

Des grandes intuitions en éducation

Une intuition de Don Bosco : l'éducation professionnelle permet de donner des repères sociaux aux jeunes qui les ont perdus. Une autre intuition de Don Bosco est de réhabiliter l'affectivité dans la relation éducative (amorevolezza en italien), à une époque où la tendance était de tout rationaliser. Partant du principe qu'il y a de l'affectif dans chaque relation, y compris d'autorité, il propose d'apprendre à la gérer plutôt que la nier. Enfin, Don Bosco développe une approche globale de l'éducation et appuie son "système" éducatif sur un triptyque : la paroisse, l'école, la famille.

La société des Salésiens et des Salésiennes et la famille salésienne

Pour assurer la continuité de son œuvre, en 1859, 17 jeunes de son entourage, s’engagent à mettre leur pas dans la spiritualité de Saint François de Sales dont il admire la douceur. Avec eux, il fonde une société religieuse qu’il appelle « la société de Saint François de sales » appelé aujourd’hui « les salésiens ». Et en 1872, il participe à la fondation de la branche féminine : l’institut des filles de Marie Auxiliatrice aujourd’hui « institut des Sœurs Salésiennes » en lien avec Marie- Dominique Mazzarello, une humble couturière. Elles déploieront une action éducatrice auprès des jeunes filles. Elles furent les premières religieuses à fouler les terres australes.

C’est encore lui qui fonde la branche laïcs des Coopérateurs et Coopératrices Salésiens qui comme Don Bosco s’engagent là où ils sont dans le service des jeunes : éducation, catéchèse, cours du soir, visite de prison, bref aider les jeunes d’une manière ou d’une autre, tout en rayonnant leur foi et en affirmant la dimension sociale de la foi

Il s'emploie à créer également des Associations d'Anciennes et d'Anciens, ayant fréquenté ses maisons. Son but : leur faire partager sa mission d'éducation dans les divers contextes qui sont les leurs. D'autres initiatives de fondation verront le jour. Ainsi en 1917 sont accueillies dans la Famille Salésienne les Volontaires de Don Bosco, regroupées en un Institut séculier.

Don Bosco : un éducateur et un saint

Rarement un homme eut une telle influence sur les jeunes. Il fut leur guide, leur confident, leur ami, leur père : « avec l’aide Dieu j’ai toujours obtenu non seulement ce que j’avais le droit d’exiger mais dont j’exprimais simplement le désir et cela de la part de ces mêmes jeunes qu’on désespérait de bien élever ». Tour à tour professeur, chef d’atelier, tuteur, il se mêla à leurs jeux, et les conduisit à la réussite.

Il sait comprendre les jeunes, discerner leurs centres d’intérêt, leurs attentes au point de les associer à leur propre formation. « Sans vous, je ne peux rien faire » disait-t-il aux jeunes. Dominique Savio, Michel Magon, François Bessuco, ses élèves dont il écrivit les biographies en sont les témoins.

« Pas d’éducation sans confiance, pas de confiance sans affection ». Principe toujours valable. L’éducateur ne cerne le jeune pour l’accompagner dans sa croissance et dans ses projets, que s’il a, pour lui, un amour sincère, clairvoyant et désintéressé.

« J’ai fait le brouillon vous mettrez les couleurs ». C’est ainsi qu’il a confié à ses salésiens un œuvre à construire et à faire connaître sur toute la planète. Pour lui, tout œuvre salésienne doit être une maison qui accueille, une école qui forme à la vie, une cour de récréation où l’on se rencontre, une paroisse où l’on prie et où on apprend çà connaître l’évangile.

La cour est le lieu de la rencontre privilégiée entre jeunes et adultes et non un lieu d’affrontement. La relation s’établit sur pied d’égalité. La cour est le lieu de la fraternité et sans fraternité, la cour devient un espace de domination du plus faible sur le plus fort, C’est pourquoi Don Bosco insistait tant sur la cour de récréation comme lieu de fraternité.

Une vie bien remplie

Vers les années 1875, à la demande du Pape Pie IX, il écrira ses mémoires qu’il intitulera : « 40 années d’épreuves ». Vers la fin de sa vie, il entreprendra des voyages en France à Lyon, Paris, jusqu’à Lille, en Espagne à Barcelone. Des foules se déplacent pour l’écouter tellement sa réputation de sainteté est connue. On sollicitait des salésiens un peu partout. Épuisé, il meurt le 31 janvier 1888 au milieu de ses jeunes qui le pleurent. Son successeur sera Don Michel Rua, un des premiers jeunes de l’oratoire. Il est proclamé Saint en 1934. Actuellement les Salésiens et les salésiennes sont présents sur tous les continents et des milliers de jeunes, de femmes, d’hommes vivent dans l’Esprit de Saint Jean Bosco.

Pierre Chopin.

L’agence Terre Entière vous propose un pèlerinage catholique en Italie accompagné par un prêtre salésien. Ce pèlerinage est limité à 25 participants.